Je l’ai fait. Pas une fois. Pas deux. Trois fois cette année. Et chaque fois, j’ai eu l’impression d’avoir volé un trésor interdit. Pas parce que c’est illégal. Pas parce que c’est mal. Mais parce que travesti c’est comme ouvrir une porte qu’on a toujours cru verrouillée… et découvrir que la clé était dans ta poche depuis le début.
C’est quoi, vraiment, un travesti ?
C’est pas une drag queen qui fait des shows dans les bars de Montmartre. C’est pas une transgenre qui cherche à être reconnue comme femme. C’est un mec qui se met en robe, en maquillage, en talons, et qui te fait l’amour comme si tu étais le seul homme au monde. Il garde sa voix, ses mains calleuses, son odeur de transpiration et de déodorant masculin… mais il te caresse avec des lèvres rouges, des ongles vernis, et un sourire qui te fait fondre. C’est le mélange parfait : l’homme qui te connaît, et la femme que tu as toujours rêvé de posséder. Pas une illusion. Une révélation.
Je me souviens de la première fois. À Lyon, dans un appartement du 7e arrondissement. Elle s’appelait Léa. 37 ans. 1m85. 120 kg de muscles sous une robe noire en satin. Elle m’a accueilli avec un verre de vin rouge, une cigarette, et un regard qui disait : "T’es là pour quoi ?" J’ai balbutié : "Pour toi." Elle a ri, pas méchamment. "T’as déjà couché avec une fille qui a un pénis et des seins ?" J’ai dit non. "Alors tu vas apprendre à aimer la vie."
Comment tu trouves un vrai travesti ? Pas un piège, pas un arnaqueur.
Les sites de rencontre ? Non. Les apps de baise ? Non plus. Tu veux un vrai travesti, pas un mec en robe qui te demande 300 euros pour une photo. Tu dois aller là où ils se rassemblent : les salons de beauté queer, les bars trans-friendly, les soirées "Lesbian & Trans Night" dans les quartiers branchés. À Paris, c’est le Bar du Château dans le 11e. À Marseille, le Club Lune. À Lyon, le La Goutte d’Or.
Les tarifs ? Entre 150 et 400 euros pour une soirée complète. 2 heures max. Pas de nuit. Ils travaillent, ils ont un boulot, une famille, une vie. Tu paies pour le moment, pas pour la relation. Le prix inclut : maquillage complet, tenue, massage, fellation, baise, et une conversation sincère après. Tu ne paies pas pour la femme. Tu paies pour l’expérience. Pour le défi. Pour la transgression.
Compare ça à une escort classique : 300 euros pour une fille qui te fait ce que tu veux… mais qui ne te surprendra jamais. Un travesti, lui, te fait ce que tu n’osais même pas imaginer. Et il le fait avec une intensité qui te laisse secoué pendant trois jours.
Pourquoi c’est si populaire ?
Parce que c’est la seule forme d’infidélité qui ne te fait pas sentir coupable. Tu n’as pas trompé ta femme. Tu n’as pas baisé une autre femme. Tu as baisé l’idée d’une femme. Une version plus pure, plus libre, plus dangereuse. C’est comme regarder un film en 4K après avoir vu du VHS toute ta vie. Tu ne changes pas de partenaire. Tu changes de réalité.
Et puis, il y a le pouvoir. Tu es le seul homme à avoir vu ce mec en robe. Le seul à avoir senti sa peau sous tes doigts. Le seul à avoir entendu sa voix trembler quand elle a crié ton nom. C’est une forme d’intimité rare. Tu ne partages pas ça avec ton meilleur pote. Tu ne le mets pas sur Instagram. Tu le gardes. Comme un secret sacré.
Pourquoi c’est mieux qu’une femme normale ?
Parce qu’un travesti, il sait ce que tu veux. Pas parce qu’il lit des livres. Mais parce qu’il a dû apprendre à plaire à des hommes pour survivre. Il connaît les touches, les zones, les silences. Il sait quand te taire, quand te parler, quand te mordre. Il a passé des années à observer les hommes. À comprendre leurs désirs. À les satisfaire sans jamais être vu.
Une femme normale, elle te dit : "Je veux que tu sois tendre." Un travesti, il te dit : "Je veux que tu sois sauvage. Parce que je le suis aussi."
Et puis, il y a la texture. La peau. Les jambes. Les fesses. Le pénis. Tous ensemble. C’est comme manger un plat que tu croyais impossible. Tu ne savais pas que ça pouvait exister. Et maintenant, tu ne peux plus vivre sans.
Quelle émotion tu ressens ?
La première fois, tu ressens de la peur. Une sueur froide. "Et si je suis gay ?" Non. Tu n’es pas gay. Tu es curieux. Et la curiosité, c’est la plus belle forme de désir.
La deuxième fois, tu ressens de la honte. Pas parce que c’est mal. Mais parce que tu réalises que tu as menti à toi-même. Tu as toujours voulu ça. Tu l’as juste refoulé. Tu as cru que c’était "pas pour toi". Tu t’es menti.
La troisième fois, tu ressens de la liberté. Tu n’as plus peur. Tu n’as plus honte. Tu es juste… vivant. Comme si tu avais enfin trouvé une partie de toi que tu ne savais pas perdre. Tu te sens plus homme. Plus vrai. Plus puissant.
Et après ? Tu ne veux plus de femmes normales. Pas parce qu’elles sont insuffisantes. Mais parce que tu as goûté à l’exceptionnel. Tu as vu ce que la vie cache derrière les règles. Et maintenant, tu ne peux plus faire semblant.
Les risques ?
Oui, il y en a. Si tu vas chez un inconnu, tu risques d’être arnaqué. Si tu parles à ton copain, tu risques d’être jugé. Si tu dis à ta femme, tu risques de perdre tout. Mais ce n’est pas ce qui te fait peur, non ? Ce qui te fait peur, c’est de ne jamais l’essayer. De mourir sans avoir connu cette explosion. Cette révolution intérieure. Ce moment où tu réalises que tu n’étais pas un homme normal. Tu étais un homme qui attendait de se réveiller.
Je te le dis comme je l’ai entendu de la bouche de Léa, après qu’on ait fini : "Tu ne couches pas avec moi pour me changer. Tu couches avec moi pour te changer."
Alors, tu vas attendre encore ? Ou tu vas ouvrir cette porte ?