Je l’ai fait. J’ai payé 3 000 euros pour une soirée avec une femme qui ne parlait pas, juste regardait. Et pourtant, j’en suis revenu avec une émotion que j’avais oubliée depuis mes 19 ans. Pas du sexe. Pas même du plaisir. De la présence.
C’est quoi, une elite rencontre ?
C’est pas une pute. C’est pas une escort classique. C’est une femme qui a choisi de ne pas se vendre en lot de 200 euros sur les sites de basse qualité. Elle a un appartement dans le 16e, pas un studio de la Porte de Saint-Cloud. Elle ne répond pas à des messages comme « Salut, tu fais quoi ce soir ? ». Elle répond à des emails avec un ton de directrice de galerie d’art : « Je suis disponible le mercredi après-midi. Veuillez me préciser votre intention. »
Elle ne fait pas de fellation en arrivant. Elle te sert un thé à la menthe, te demande ce que tu lis, te regarde dans les yeux. Et si tu la touches avant qu’elle ne te le demande, elle se lève, met son manteau, et t’envoie un SMS : « Ce n’était pas ce que vous cherchiez. »
Les vraies elite rencontres, c’est comme un bon vin : tu ne le bois pas pour l’alcool. Tu le bois pour la complexité. Pour l’attente. Pour ce qu’il te révèle sur toi-même.
Comment tu trouves ça ?
Tu ne le trouves pas sur Tinder. Tu ne le trouves pas sur Craigslist. Tu ne le trouves pas sur les sites qui te proposent « 500 euros pour une blonde qui fait du 95F ».
Tu le trouves par le bouche-à-oreille. Un type que tu connais, qui a eu un rendez-vous avec une femme qui ne voulait pas de photo. Il t’a dit : « Va voir Sarah. » Tu l’appelles. Tu lui envoies un email. Pas un message. Un email. Avec ton nom complet. Ton métier. Ton adresse. Pas de selfie. Pas de « je suis riche ». Juste : « Je veux passer une soirée avec vous. Pas pour le sexe. Pour la connexion. »
Elle te répond dans les 48h. Si elle te dit oui, tu paies 50 % en avance. Par virement. Pas par PayPal. Pas par carte. Par virement bancaire. Et tu reçois un document signé : « Ce rendez-vous est une rencontre privée. Aucune activité sexuelle n’est garantie. »
Ça te paraît bizarre ? Oui. C’est le point. C’est ce qui fait la différence. Tu n’achètes pas du sexe. Tu achètes du temps. De l’attention. De la présence.
Pourquoi c’est si populaire ?
Parce que les hommes, aujourd’hui, sont fatigués. Fatigués de baiser des filles qui veulent juste un bon coup et un verre de vin. Fatigués de se faire draguer par des profils Instagram avec 12 000 followers et 300 commentaires de « 💋 ». Fatigués de sentir que leur corps n’est qu’un outil pour une transaction.
Les elite rencontres, c’est la contre-révolution. C’est l’anti-Tinder. C’est la révolte contre le porno, contre la sursexualisation, contre le fait que tout doit être rapide, visible, partageable.
Je l’ai vu à Paris : une femme de 38 ans, ancienne danseuse du Bolchoï, qui fait des rendez-vous deux fois par mois. Elle ne touche pas les hommes avant le troisième verre. Elle ne parle pas de son passé. Elle ne parle que de ce qu’ils ressentent. Et les mecs ? Ils pleurent. Pas de désir. De solitude. De peur d’être oubliés.
Pourquoi c’est mieux que les autres ?
Parce que tu ne te sens pas utilisé. Tu ne te sens pas comme un client. Tu te sens comme un être humain.
Compare ça à une escort classique : 300 euros, 2 heures, 15 minutes de préparation, 45 minutes de sexe, 15 minutes de douche, et elle te dit : « Merci, bonne soirée. » Tu te sens vide. Comme si tu avais mangé un plat sans sel.
Avec une elite rencontre, tu paies entre 1 800 et 4 500 euros pour 4 à 6 heures. Tu dînes avec elle. Tu marches dans le jardin du Luxembourg. Tu parles de ton enfance. Elle te demande ce que tu veux vraiment. Et si tu te mets à parler de ta mère, de ta peur de ne jamais être aimé, elle ne te juge pas. Elle te tend un mouchoir. Et elle te dit : « C’est ça, le vrai luxe. Être vu. »
Le sexe ? Il arrive. Parfois. Mais jamais comme un objectif. Toujours comme une conséquence. Et quand il arrive, c’est lent. Intense. Comme si chaque geste était un poème.
Quelle émotion tu vas ressentir ?
La première fois, tu vas te sentir ridicule. Tu vas te demander si tu n’es pas un con. Pourquoi payer autant pour qu’une femme te regarde en silence ?
La deuxième fois, tu vas te sentir vulnérable. Tu vas parler de ce que tu n’as jamais dit à personne. Et elle va écouter. Pas comme une psy. Pas comme une amie. Comme quelqu’un qui a déjà tout vécu, et qui ne juge pas.
La troisième fois, tu vas pleurer. Pas de tristesse. De reconnaissance. Tu vas réaliser que tu n’as jamais été vu. Pas vraiment. Pas comme ça.
Et après ? Tu vas vouloir recommencer. Pas pour le sexe. Pas pour la gloire. Pour la paix. Pour ce silence qui te dit : « Tu n’es pas seul. Tu n’es pas un numéro. Tu es là. Et c’est suffisant. »
Je l’ai fait à Rome, à Tokyo, à Marrakech. J’ai payé jusqu’à 6 000 euros. J’ai eu des femmes qui dansaient nues, des femmes qui ne m’ont pas touché, des femmes qui m’ont lu des poèmes de Rilke. J’ai eu des rendez-vous qui ont duré 12 heures. J’ai eu des rendez-vous qui ont duré 10 minutes. Tous m’ont changé.
Le vrai luxe, ce n’est pas la Ferrari. Ce n’est pas le Rolex. Ce n’est pas la chambre d’hôtel avec vue sur la Seine.
Le vrai luxe, c’est qu’une femme, qui n’a aucune raison de t’aimer, te regarde, et te dit : « Je suis là. »